Dès la fin de la seconde guerre mondiale, un grand débat s'instaure au sein de la CGT pour préciser la doctrine du mouvement syndical français renaissant après cinq ans d'interdiction. C'est l'époque où la guerre froide débute. Le combat politique fait rage entre les tenants de la doctrine marxiste, qui préconisent un syndicalisme courroie de transmission du parti communiste, proche de l'URSS, et ceux qui prennent en compte la réalité du plan Marshall et alignent leurs positions sur les USA. Après plusieurs mois d'affrontements, la CGT éclate.
D'un côté, les marxistes en gardent le contrôle avec l'aide de Moscou ; de l'autre, les pro-américains créent la CGT-FO avec, on le sait aujourd'hui, l'aide financière de la CIA.
Naissance du mouvement Autonome
Un certain nombre de militants décideront de ne se rallier à aucun des deux camps et de créer un mouvement syndical Autonome, d'essence uniquement professionnel, sans esprit partisan et s'interdisant de définir ses revendications par rapport à des partis politiques ou à des doctrines philosophiques. Ces organisations syndicales connaissent un réel succès, notamment dans la Fonction publique.
Autonomes, mais solidaires
Très rapidement, les organisations syndicales Autonomes de la Fonction publique, de fibre corporatiste, ont éprouvé le besoin de dépasser le cadre étroit de leurs métiers pour aborder la défense plus large des droits de leurs mandants.
L'Autonomie, une valeur constante au sein de notre Fédération !
28 février 1999 ... Voilà presque 17 ans, jour pour jour, que le premier numéro des Échos de la Fédération Autonome titrait en couverture : « Parité hommes femmes, vous avez dit égalité » …
17 ans plus tard, la Fédération Autonome, après avoir signé le 8 mars 2013 le protocole d'accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique, participe activement au comité de suivi de ce même protocole et vient de positionner deux femmes sur les quatre postes de vice-Présidence au sein du Bureau fédéral
Si depuis son premier numéro, notre journal a su adapter sa mise en page et sa ligne éditoriale, il continue néanmoins d'assurer ce lien essentiel entre chaque adhérente et adhérent de notre Fédération, réaffirmant dans chacun de ses articles notre capacité à anticiper, proposer, innover, résister dans tous les domaines qui touchent à la Fonction publique et au service public.
Notre socle commun de garanties statutaires et sociales pour tous les personnels concernés par les réformes territoriales, la participation obligatoire des employeurs publics à la protection sociale complémentaire santé et prévoyance, la prise en compte de la pénibilité dans le cadre notamment du Compte Personnel d'Activité (CPA) sont autant de sujets sur lesquels notre Fédération continue de s'engager dans un contexte où notre statut et la Fonction publique ne cessent d'être la cible de critiques dont la démagogie n'a d'égale que la mauvaise foi de leurs auteurs !
Notre indépendance vis-à-vis des clivages politiques nous permet tout à la fois d'interpeller le ministre de l'Économie sur sa méconnaissance flagrante du statut de la Fonction publique et de remercier chaleureusement madame la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique pour son engagement sans faille pour la défense du service public (1) !
Ce numéro « symbolique » réaffirme notre attachement aux valeurs mutualistes défendues par les mutuelles affiliées à la Mutualité Fonction Publique (MFP) dont la MNT, notre partenaire privilégié, et la FA-FP font partie.
L'invité des Échos et le relai de la campagne coordonnée par la MFP illustrent notre attachement à la protection sociale complémentaire, véritable enjeu de santé publique.
Comme je m'y suis engagé devant vous à Cenon, une première information sur la réorganisation de notre service juridique au travers du lancement de « SVP Statuts » coordonné de manière experte par le pôle Affaires statutaires vous est présentée dans ce numéro.
Toutes les informations techniques concernant ce nouveau service à disposition des composantes et de leurs adhérentes et adhérents vous seront fournies lors de notre prochain comité fédéral, les 7 et 8 avril.
Les élections professionnelles au sein des collectivités impactées par les lois MAPTAM et NOTRe sont d'ores et déjà prises en compte par le pôle Développement Communication avec l'efficacité qu'on lui connaît.
De son côté, le pôle Formation poursuit son développement dans le cadre d'une feuille de route conduite avec brio par sa vice-Présidente et la Présidente de l'IFS, tandis que le pôle Administration générale finalise la mise en place de notre outil de gestion des adhérents-tes à disposition de nos composantes et entame la réflexion sur de nouveaux dossiers essentiels pour l'avenir de notre Fédération sous la houlette experte de la vice-Présidente en charge de ce pôle.
Notre Trésorière poursuit pour sa part la gestion rigoureuse des fiances de notre Fédération.
Au-delà de ces postes clé, c'est l'ensemble des membres du Bureau fédéral qui s'engage aujourd'hui au service de la FA pour que dans 17 ans, l'édito du numéro 200 puisse s'inscrire dans cette démarche indépendante, progressiste et solidaire qui nous rassemble.
Une démarche Autonome !
Bruno COLLIGNON
Président de la FA-FPT
La Fédération Autonome de la Fonction Publique Territoriale
Comme beaucoup d'organisations syndicales autonomes, la Fédération Autonome a vu le jour après la guerre 1939/1945. C'est en 1946 que fut créée la Fédération des Syndicats des Agents Communaux.
Avant cette date, les fonctionnaires ne bénéficiaient pas de la plénitude du droit syndical dont jouissaient les salariés du secteur privé. C'est pourquoi, les militants qui ont participé à la création de la Fédération en 1946 avaient, déjà en 1920, créé, sous la forme de mutuelle, l'Association Générale des Secrétaires et Employés Communaux de France et des Colonies (AG). Cette association, lointain ancêtre de notre Fédération, fonctionna jusqu'en 1939. Pendant l'Occupation, seul son organe de presse "La Gazette des Communes" continua à paraître. A la Libération, le titre ainsi que le siège de l'association furent remis au responsable qui en avait assuré la maintenance durant 5 ans, échappant ainsi au giron syndical.
A l'évidence, tant notre Fédération (depuis 1920) que sa principale composante, l'Union Syndicale Autonome de l'Est qui l'a rejointe peu après la guerre, s'inscrivent dans l'histoire du mouvement syndical, mais aussi dans la bataille pour obtenir
l'émergence d'une véritable Fonction publique territoriale :
La FA-FPT est un syndicat professionnel, régi par le Titre premier du Livre IV du Code du Travail. Ses adhérents sont issus de la Fonction publique territoriale, agents actifs et retraités des collectivités locales et de leurs établissements publics, des OPAC et du CNFPT, ainsi que des fonctionnaires en détachement dans les services publics concédés.
Elle accueille en son sein des unions de syndicats de métiers spécifiques, tels la Fédération Autonome des Sapeurs-Pompiers Professionnels & Personnels Administratifs, Techniques et Spécialisés des services départementaux d'incendie et de secours (FA-SPP / PATS). Les salariés de droit privé effectuant des missions de service public peuvent également y adhérer.
La FA-FPT a pour buts, entre autres :
? de défendre les intérêts professionnels, matériels et moraux, tant individuels que collectifs, des adhérents de ses composantes,
? d'assurer la représentation, à l'échelon national et international, des organisations adhérentes, notamment à la Confédération Européenne des Syndicats Indépendants (CESI) à Bruxelles et dans les organismes paritaires tels que le Conseil Commun de la Fonction Publique (CCFP), le Conseil Supérieur de la Fonction publique territoriale (CSFPT), la Commission Consultative des Polices Municipales (CCPM), le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), dans les Conseils de discipline de recours,
? de défendre les droits collectifs des adhérents de ses composantes et de leur profession devant les différentes juridictions,
? de créer et d'organiser la formation syndicale de ses responsables et des adhérents de ses organisations membres,
? de développer la formation professionnelle des agents territoriaux, particulièrement en siégeant au Conseil national d'orientation (CNO) et aux Conseils régionaux d'orientation (CRO),
? d'éditer des journaux, publications, brochures, circulaires, tracts, affiches et moyens de propagande nécessaires à l'information des adhérents et à la diffusion des buts poursuivis.